Le mot orthopédie a été utilisé pour la première fois en 1741 par Nicolas Andry de Boisregard. Étymologiquement, orthopédie vient de deux mots grecs : orthos et paideia. Le premier signifie « droit ». Quant au second, il signifie « éducation des enfants ». Depuis sa création, l’orthopédie a évolué, surtout au 20ᵉ siècle. Le chirurgien orthopédique Thomas Le Carrou nous donne une leçon d’Histoire.
L’orthopédie : une science datant de plusieurs millénaires
La chirurgie orthopédique est une spécialité de la médecine qui a pour but de prévenir et de corriger les problèmes liés à la déformation et à la malformation des os, des articulations et des tendons.
S’il est vrai que le mot orthopédie a été utilisé pour la première fois par le professeur de médecine Nicolas Andry de Boisregard, il est tout aussi vrai que la chirurgie orthopédique existait bien avant. C’est à Hippocrate, père de la médecine, que l’on doit d’ailleurs les premiers appareils orthopédiques. Ce dernier eut l’ingénieuse idée de mettre sur pied un banc de bois. Ce bois était destiné à réduire les luxations et fractures en immobilisant l’os ou l’articulation. C’est également à Hippocrate qu’on doit le principe utilisé de nos jours pour traiter efficacement une luxation d’épaule.
Pendant plusieurs siècles, la chirurgie orthopédique est restée la chasse gardée de certains instituts spécialisés. Au milieu du 19 ᵉ siècle, Louis Xavier Édouard Léopold Ollier introduit les appareils de redressement dans la chirurgie osseuse. Ces appareils orientent les os pour qu’ils prennent la forme souhaitée. Des années plus tard, précisément en 1881, le chirurgien britannique Arbuthnot Lane met au point une technique particulière. Cette technique consiste à fixer sur l’os des plaques avec des vis pour l’immobiliser en attendant qu’il se ressoude.
On ne saurait parler de l’histoire de la chirurgie orthopédique, sans faire allusion à Louis SEUTIN. En effet, il est l’auteur de la méthode amovo-inamovible. Une méthode qui s’inspire des méthodes de consolidation traditionnelle.
Thomas Le Carrou parle de l’évolution des différents appareils orthopédiques.
Depuis la célèbre invention d’Hippocrate, au 4 ᵉ siècle avant Jésus-Christ, l’eau a coulé sous les ponts et plusieurs appareils orthopédiques se sont succédé. C’est ainsi qu’en 1890, le chirurgien orthopediste Gluch réalisa la première prothèse interne du genou. À l’époque, ladite prothèse était en ivoire. Très vite la chirurgie orthopédique a évolué. Déjà en 1919, on pouvait remplacer un membre entier grâce à la prothèse. Les premiers essais se faisaient à l’aide de morceaux de bois. Ainsi, le développement de la chirurgie orthopédique s’est poursuivi. C’est donc à juste titre qu’en 1945, les frères JUDET fabriquèrent la première prothèse au niveau de la hanche.
Thomas Le Carrou souligne que deux ans plus tard, ils réalisèrent une prothèse totale de la hanche. Cependant, cette prothèse était réalisée à base d’acrylique. S’inspirant à son tour des frères JUDET, l’italien Magnoni d’intignamo réalisa une prothèse totale du genou plus avancée que celui des frères JUDET. Ces travaux ouvrirent le boulevard pour de nombreux autres. Ainsi, après une multitude de travaux sur la fixation des implants dans l’os, John Charnley implanta pour la première fois une prothèse totale de hanche en 1962. La particularité et l’originalité de cette prothèse résident dans le fait qu’elle était cimentée dans la cavité de l’os.